... la suite plus tôt que prévu, ca me turlupine, je n'arrive plus à m'en défaire
:
l'étonnement d'abord, puis l'incompréhension,
jusqu'au déni : que fallait-il encore pour réagir?
Une pluie de caillasses, une nuée de flèches :
le gardes sur les remparts, l'enfant jouant dans la cour,
la brebis pourtant abritée sous sa bergerie,
la femme qui rapportait le lait pour son bébé,
le palefrenier qui traversait la place,
son cheval qu'il guidait mollement par la rene,
le marchand qui venait juste d'ouvrir son étal,
jusqu'au banquier que personne ne regrettera. ..................
La surprise, l'horreur, les cris, la panique,
on réveille l'empereur, caché sous les draps
de sa favorite (
), encore ivre de sa nuit,
à peine froqué, au diable la couronne :
A la garde! Aux armes! Chevaliers en selle!
Mais la pluie céleste continue de s'abattre,
frappant au hasard, ryhtmée comme un suplice,
pendant que le grondement des sabots équins
se fait plus fort, plus oppressant,
le voilà déjà assourdissant.
Les femmes courent chercher leurs enfants,
Les fillettes pleurent terrées dans des coins,
Les bêtes tirent frénétiquement sur leurs chaines,
Les hommes se précipitent à l'armurerie,
pendant que les sages se résignent à leur fin.
Calés sur la cadence de l'avalanche,
tout le monde s'arrête, comme figé,
mais les pierres et le bois ne tombent plus,
il ne reste que le roulement des chevaux,
l'heure est arrivée, c'est imminent.
La herse explose, les portes se plient,
la cavalerie s'engoufre et file droit,
déchirant tout sur son passage,
la garnison est déjà décimée,
l'infantrie passe déjà les murs,
et vient méthodiquement finir
un travail déjà bien entammé :
les hommes sont achevés,
les femmes sont capturées,
les jeunes garçons égorgés.
Pressez-vous, l'asile est proche!
L'empreur est déjà au sanctuaire,
avec ses trésors et les phalanges,
que meure le peuple, mais sauvez-moi!
et surtout, sauvez mon or!
Mais, Sire, que faisons-nous des ministres?
Bah, on organisera des élections?
Derrière la porte lourdement bardée,
L'empereur attend, et entend les cris,
Les appels à l'aide vains, les coups d'épée,
quand s'écrie le ministre de la guerre :
Mais où avez-vous envoyé notre armée, Sire?
Je l'ai sauvée, sombre idiot :
elle est plus utile que mon peuple,
plus puissante que mes ministres,
elle a plus de valeur que toutes mes richesses,
et elle a plus d'honneur que moi-même!